La réinsertion socio-économique et professionnelle est la voie de sortie de la thérapie holistique de Panzi, apportée aux femmes victimes. Cela se passe à la Maison Dorcas, qui est un lieu de transit. Pendant leur séjour, dès qu’elles le peuvent ou dès que leur état psychologique le permet, elles sont amenées à suivre des formations métiers dans différents domaines (vannerie, tannerie, coupe et couture, pâtisserie, transformation agro-alimentaire, etc). Mais aussi, pour celles qui en ont besoin, des cours d’alphabétisation et des bases de « business skills » afin d’acquérir des compétences commerciales et de gestion d’entreprise. L’autonomisation est une manière de rendre leur dignité aux survivantes ! On y forme donc des entrepreneures.
Formations métiers
Les activités de stylisme, coupe & couture et de tannerie sont coordonnées par des femmes. Dans ses ateliers, on y fabrique des vêtements, poupées, paniers et accessoires de tout genre. Concrètement, c’est Mama Zawadi à la maison Dorcas, qui assure le suivi et veillent à leur bien-être. C’est un peu leur maman à toutes. La maison Dorcas héberge la Fondation Panzi RDC, coordonne les relations avec l’extérieur et récolte des fonds pour la survie de ses activités ainsi que de l’hôpital de Panzi.
La couture est l’activité phare de la maison. On y confectionne des poupées à l’image des femmes victimes. Mais aussi des vêtements et accessoires en tissus.
La vannerie est l’activité qui marche le mieux. On y confectionne des paniers. Les survivantes sont emmenées à créer selon leur inspiration, elles choisissent les couleurs, créent les motifs… On y retrouve des paniers de toutes les compositions, des plus simples au plus sophistiquées. Ce sont des productions spontanées, il y a des « ratés » et de très beau succès! Je salue la créativité. Un grand panier est vendu moins de 5 euros. Une grande contribution à leur reconstruction.
Dans les ateliers de tannerie, on peut y rencontrer Murhula, un apprenti tanneur. Son handicap ne le freine pas : il est sourd-muet, soucieux d’innover, il est toujours à la recherche des idées et de conseils pour créer et améliorer le look et le style de ses créations.
Kits de réinsertion
A l’issue de leur formation, les survivantes reçoivent des kits de réinsertion: un tremplin pour démarrer leurs activités entrepreneuriales. En effet, le contenu du kit dépend du choix du domaine d’activité.
Par exemple: celles qui ont choisi de se développer dans la coupe et couture, elles reçoivent une machine à coudre ainsi que le nécessaire pour se lancer dans cette voie. Afin d’aider ces femmes à se reconstruire, la Fondation et la Maison Dorcas ont mis à disposition un centre de couture en ville, en mode coopérative. Il se situe au centre Nobela à Vamaro/Bukavu. Le modèle est à l’essai. Les frais de location sont pris en charge la première année par la Maison Dorcas.
Pour aller plus loin…
Appel à l’équipe ! Mama Zawadi est à la recherche des stylistes qui seraient prêtes à donner des cours quelques jours par mois afin d’inspirer et donner un coup de peps aux créations. Avis aux stylistes de la diaspora (et, pas que): Elles ont besoin de vous !
Par ailleurs, les femmes qui ont choisi des subventions en nature, dans les activités d’agriculture et d’élevage, rencontrent des problèmes d’écoulement de leur récolte. Les fruits pourrissant vite et en même temps, ce qui induit une grosse perte de production. Le Dr Mukwege, à l’écoute de leur problème, leur a proposé de transformer les fruits de leur récolte. Pour ce faire, la Fondation a mis en place une unité de transformation de jus de fruits locaux produits par les femmes. Maintenant, elle peuvent extraire du jus de leur fruits de production (tamarillo, maracuja, …).
Un problème emmenant un autre, à ce stade il reste à trouver des licences de commercialisation pour écouler le jus. Les taxes de mise sur le marché des jus étant importantes pour ce genre de structure. Pour commencer, les jus extraits sont vendus en interne, au sein même de la Fondation Panzi et de l’hôpital de Panzi. A suivre donc …
Elles ont besoin de nous !
“ When you get these jobs that you have been so brilliantly trained for, just remember that your real job is that if you are free, you need to free somebody else. If you have some power, then your job is to empower somebody else. ” – Toni Morrison
2 thoughts on “Des oeuvres pour des femmes, par ces femmes et des hommes dignes”